L’Homme et la Mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer!

La mer est ton miroir; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;

Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:

Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes;

O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remords,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

O lutteurs éternels, ô frères implacables!

Charles Baudelair, Le fleurs du mal

Il post di Laitha mi ha ricordato questa struggente poesia di uno dei miei autori preferiti, pochi a dire il vero tra i poeti.

Non posso dedicarlo che a Laitha, per l’ispirazione suggeritami :-)

(Per chi fosse interessato, qui c’è la traduzione in Italiano… Ovviamente perde moltissimo del fascino originale, ma è l’unico modo per apprezzarla per chi non capisce il francese…)